2 500 dollars par mois. C’est ce que touche, en moyenne, un retraité canadien. Derrière ce chiffre brut, une réalité bien plus nuancée : près d’un tiers des retraités revoient leurs ambitions à la baisse, faute d’avoir pu accumuler suffisamment d’épargne pour affronter la fin de carrière. Les recommandations officielles sont claires : il faudrait pouvoir compter sur 60 à 70 % de son salaire brut pour espérer garder le rythme de vie d’avant. Mais dans la pratique, tout dépend du régime de retraite, des placements personnels, et surtout… de la province où l’on vit. Un Montréalais ne calcule pas comme un habitant de Regina, inflation oblige. Entre coût du logement, gestion de l’épargne et anticipations parfois optimistes, l’équation de la retraite au Canada se révèle bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Plan de l'article
À quoi ressemble le revenu de retraite moyen au Québec en 2025 ?
Au Québec, impossible de parler d’un revenu de retraite type sans voir le fossé qui se creuse d’un retraité à l’autre. En 2025, le revenu mensuel moyen tourne autour de 2 100 dollars pour une personne seule, tous revenus confondus. Ce montant s’appuie d’abord sur les prestations gouvernementales : régime de rentes du Québec (RRQ), pension du Canada (RPC), sécurité de la vieillesse (PSV). Pour beaucoup, ces versements constituent la base de leur budget, surtout si l’épargne personnelle est restée modeste ou si les placements se sont faits rares au fil de la carrière.
Le RRQ verse en moyenne 700 dollars par mois. Du côté de la sécurité de la vieillesse, comptez 713 dollars mensuels, à condition d’avoir suffisamment résidé au pays, bien entendu. Pour ceux dont les revenus restent limités, le supplément de revenu garanti (SRG) vient compléter l’ensemble. Les régimes de retraite complémentaires, eux, concernent surtout les privilégiés du secteur public ou certains salariés couverts par leur entreprise.
Voici un aperçu des principaux versements qui composent le revenu mensuel d’un retraité québécois :
- RRQ : 700 $/mois
- PSV : 713 $/mois
- SRG : jusqu’à 1 065 $/mois pour une personne seule
La part de l’épargne privée diffère franchement selon le parcours : un ancien fonctionnaire peut compter sur un solide régime à prestations déterminées, tandis qu’un travailleur autonome devra surtout miser sur ses placements et les régimes publics. Pour conserver un mode de vie stable, le consensus parmi les conseillers tourne autour de 35 000 à 40 000 dollars annuels. Un seuil rarement atteint dans la réalité : la majorité reste sous cette barre, bien en deçà de l’idéal.
Combien faut-il vraiment pour vivre une retraite confortable ?
Vivre une retraite confortable au Canada relève parfois du casse-tête. Coût de la vie qui grimpe, inflation persistante, frais de santé qui s’ajoutent avec l’âge : chaque variable vient compliquer le calcul. Pour espérer maintenir le même train de vie qu’avant, plusieurs spécialistes avancent un repère : viser entre 70 et 80 % de ses revenus bruts d’activité. Si le revenu annuel moyen d’un foyer québécois s’élève à 50 000 $, il faudrait donc pouvoir compter sur 35 000 à 40 000 $ par an, soit aux alentours de 3 000 $ par mois pour un couple.
Les dépenses, elles, ne disparaissent pas par magie une fois la retraite venue : logement, nourriture, transport, loisirs, assurances. Le budget évolue, mais la note reste élevée, surtout dans les grandes villes comme Montréal ou Québec, où les loyers continuent de grimper. La santé, elle, devient de plus en plus centrale après 75 ans : médicaments, soins, aides diverses.
On peut regrouper les principaux postes de dépenses des retraités ainsi :
- Dépenses fixes : logement, factures, alimentation
- Dépenses variables : loisirs, voyages, cadeaux
- Dépenses imprévues : soins, soutien familial
Le montant nécessaire chaque mois dépend donc du style de vie recherché. Certains se contentent de 2 500 $ pour couvrir leurs besoins de base. D’autres viseront plutôt la barre des 4 000 $, surtout s’ils veulent voyager régulièrement ou soutenir leurs proches. L’important : garder une marge de manœuvre et ajuster régulièrement ses dépenses, année après année, au rythme de l’économie et des imprévus.
Planifier son épargne : conseils pratiques pour atteindre votre objectif de retraite
Définissez votre cible, structurez votre stratégie
Pour avancer sereinement, commencez par calculer le montant à épargner chaque année. L’écart entre vos revenus garantis (par le RRQ, le RPC, la PSV) et le revenu de retraite souhaité fixe la cadence à tenir. Les prestations publiques ne couvrent qu’une partie du besoin, rarement au-delà de 40 % du salaire brut moyen. Pour boucler le budget, il faut donc diversifier ses placements et structurer son épargne.
Plusieurs leviers sont à votre disposition pour renforcer votre sécurité financière :
- Optimisez votre REER, un outil efficace pour faire croître votre capital tout en reportant l’impôt.
- Utilisez le CELI afin de générer des revenus exempts d’impôt et disposer d’une réserve souple, accessible à tout moment.
- Ne négligez pas l’épargne non enregistrée et les investissements alternatifs : fonds négociés en bourse, immobilier, actions à dividende.
Restez vigilant face à l’inflation : sur vingt ans, elle peut grignoter sérieusement le pouvoir d’achat de votre bas de laine. D’où l’utilité de revoir régulièrement votre plan, d’ajuster vos versements et de rééquilibrer votre portefeuille en fonction de la conjoncture.
Le montant à mettre de côté chaque année dépend bien sûr de votre âge, du niveau de vie visé et du rendement espéré. À 35 ans, mettre de côté 10 à 15 % de ses revenus constitue une base solide. Plus tard, il faudra accélérer la cadence. La régularité paie : versements automatiques, réinvestissement des intérêts, discipline dans l’effort d’épargne. Ceux qui adoptent ces réflexes abordent la retraite avec plus de tranquillité d’esprit, et la liberté de choisir leurs priorités, sans subir les contraintes financières.
Prévoir, ajuster, et garder le contrôle : la clé d’une retraite qui ne se résume pas à compter les fins de mois, mais bien à profiter pleinement de chaque nouveau chapitre.