En mars 2024, le prix de l’ETH a dépassé 3 800 dollars pour la première fois depuis deux ans, alimentant les anticipations d’un retour au seuil des 4 000 dollars. Les mouvements de capitaux observés sur les plateformes d’échange institutionnelles ne suivent pas nécessairement la dynamique haussière des volumes sur les marchés de détail. Les incertitudes réglementaires persistent malgré l’engouement renouvelé pour les applications décentralisées basées sur Ethereum.
Plan de l'article
Où en est Ethereum face au seuil symbolique des 4 000 dollars ?
Le marché crypto retient son souffle. Ethereum, désormais à portée de la barre des 4 000 dollars, navigue entre emballement spéculatif et tensions techniques palpables. Le 11 juillet, CoinGlass signale des sorties nettes de 206 millions de dollars d’ETH depuis les exchanges, une tendance qui s’accélère semaine après semaine. Aujourd’hui, les réserves d’Ethereum sur les plateformes d’échange ne comptent plus que 14,8 millions d’ETH, un niveau que l’on n’avait plus vu depuis 2016. Visiblement, les investisseurs privilégient le staking, la détention autonome et les portefeuilles privés. Cette diminution de l’offre sur les exchanges pourrait bien déclencher un squeeze haussier à la première occasion.
Côté volumes, l’activité sur les DEX Ethereum explose : +47 %, soit 33,9 milliards de dollars échangés. Uniswap et Maverick se distinguent, enchaînant respectivement +26 % et +30 % de progression. Ce regain d’activité sur la DeFi coïncide presque systématiquement avec une hausse du prix ETH. La corrélation est nette, et le marché ne perd pas une miette de ces signaux.
Mais rien n’est jamais linéaire. Après un sommet à 3 999 dollars, ETH a bondi brièvement à 4 037 dollars avant de reculer de 3 % en seulement 24 heures. La volatilité s’installe, portée par la raréfaction de l’offre liquide et une nervosité croissante. Depuis juillet, les réserves d’Ethereum sur les exchanges ont dégringolé de 20 %, marquant un tournant majeur. Dans ce contexte, la vraie interrogation n’est plus de savoir si Ethereum peut atteindre la barre des 4 000 dollars, mais si le marché peut absorber ce niveau sans correction violente.
Les facteurs clés qui pourraient propulser ETH vers de nouveaux sommets
La trajectoire d’Ethereum ne doit rien au hasard. Plusieurs moteurs alimentent la dynamique haussière actuelle. L’effet ETF, d’abord. L’arrivée du ETF Crypto Blue-Chip, piloté par Donald Trump et fortement exposé à l’ETH et au Bitcoin, stimule le marché. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 3,8 milliards de dollars injectés en août,
- 110 millions en septembre,
selon Glassnode. Ces véhicules pèsent désormais 11 milliards d’actifs sous gestion, avec neuf semaines consécutives d’entrées nettes. Le signal est net : les institutionnels ne restent pas sur la touche.
Dans la foulée, l’accumulation s’intensifie. Sharplink s’est offert 21 487 ETH (soit 64,26 millions de dollars) ; la Fondation Ethereum a procédé à l’achat de 10 000 ETH (25 millions de dollars). Les investisseurs de long terme s’installent, accentuant le phénomène de rareté déjà renforcé par les retraits d’exchanges. Aujourd’hui, staking et wallets privés absorbent la majeure partie de l’offre disponible.
Le calendrier joue aussi en faveur d’Ethereum. Statistiquement, octobre sourit à l’ETH (+4,77 % en moyenne). Marzell, analyste de marché, souligne une ressemblance frappante avec le troisième trimestre 2020, juste avant un rallye fulgurant de plus de 100 %. Si le seuil des 4 000 dollars devient un véritable support, le marché pourrait tester sans tarder les résistances à 4 300 ou 4 700 dollars. Les modèles quantitatifs, y compris ceux de ChatGPT, anticipent un retour à 4 000 dollars dès l’automne, avec près d’une chance sur deux d’y parvenir en 2026.
Dans cet environnement, les baleines surveillent et agissent. Certains grands porteurs ouvrent des positions à la baisse, mais n’arrivent pas à freiner l’appétit pour l’accumulation. Chaque passage de palier attire de nouveaux capitaux : la stagnation n’est pas à l’ordre du jour.
Faut-il croire à une envolée durable ou redouter un faux départ ?
Ethereum marche sur une corde raide. Après avoir touché 4 147 dollars, ETH a essuyé une correction rapide, perdant 3 % en un clin d’œil pour retomber à 4 037 dollars. La moindre rupture du support à 4 200 dollars a entraîné dans son sillage 1,7 milliard de dollars de liquidations sur les altcoins, dont 200 millions pour Ethereum. Preuve que la montée reste fragile : l’instabilité domine, et les mouvements s’amplifient à la moindre étincelle, surtout avec l’effet de levier élevé.
Sur les marchés à terme, les positions courtes tiennent le haut du pavé. D’après CoinGlass, trois portefeuilles ont ouvert l’équivalent de 48 458 ETH en shorts, soit 143 millions de dollars misés contre la hausse. Les zones de liquidité autour de 3 900 dollars restent limitées : un simple coup de boutoir pourrait déclencher un short squeeze vers le haut… ou précipiter la chute. Les investisseurs de long terme gardent un œil attentif : la tendance pourrait s’inverser brutalement.
L’environnement macroéconomique ne simplifie rien. La politique monétaire américaine demeure restrictive, et Jerome Powell ne laisse entrevoir aucun assouplissement rapide sur les taux. Résultat, l’engouement autour des ETF Ethereum montre quelques signes de fatigue, les flux entrants ralentissent et le sentiment de marché se fait plus prudent. Dans ce climat incertain, certains traders bifurquent vers des memecoins comme Pepenode, en quête de gains spectaculaires mais en acceptant une liquidité réduite et des risques élevés. Ceux qui connaissent les rouages du secteur le savent : la route vers une envolée d’ETH durable est loin d’être tracée.
À l’heure où chaque seuil franchi déclenche son lot d’espoirs et de doutes, Ethereum continue d’avancer, porté par sa communauté et la soif d’innovation. Mais sous la surface, la tension reste palpable : la prochaine vague pourrait tout aussi bien surprendre que décevoir.