Fiscalité du PEA : imposition et règles à connaître

Un retrait anticipé sur un PEA avant cinq ans entraîne la clôture automatique du plan, sauf cas de licenciement, d’invalidité ou de mise à la retraite anticipée. Les gains réalisés sont alors soumis à l’impôt sur le revenu, en plus des prélèvements sociaux. Après cinq ans, seuls les prélèvements sociaux restent dus sur les gains, quel que soit le montant retiré.Certaines opérations, comme le transfert du PEA d’un établissement à un autre, n’entraînent aucune conséquence fiscale si elles respectent les modalités prévues par la loi. L’utilisation des dividendes pour réinvestir dans le plan bénéficie aussi d’un traitement favorable.

Ce que change le PEA dans votre fiscalité : comprendre les règles essentielles

Le plan d’épargne en actions, le fameux PEA, s’appuie sur un cadre fiscal conçu pour encourager l’investissement dans les entreprises européennes. Si l’on respecte cinq ans de détention au minimum, la fiscalité reste très attrayante. Le dispositif s’organise sur deux volets bien distincts : un compte-titres pour loger les actifs éligibles et un compte espèces pour gérer tous les mouvements financiers liés au plan.

Le PEA s’adresse en priorité aux résidents fiscaux français majeurs. Les jeunes de 18 à 25 ans ont aussi accès à un PEA Jeune sous conditions bien définies. Côté versements, le plafond atteint 150 000 € pour un PEA classique. Pour ceux qui veulent aller plus loin, le PEA-PME permet, en cumul, de viser jusqu’à 225 000 € en combinant les deux enveloppes.

Voici les différents types d’investissements que l’on peut loger dans un PEA :

  • Actions d’entreprises européennes, qu’elles soient cotées ou non
  • Certaines parts d’OPCVM à prédominance d’actions (au moins 75 %)
  • Parts de SARL sous réserve du respect de certaines conditions

En revanche, certains titres restent à l’écart : SCPI, SIIC, BSA, BSPCE ou titres non cotés non éligibles ne peuvent en aucun cas intégrer un PEA. Chaque personne dispose d’un seul PEA, lequel peut être ouvert dans une banque ou auprès d’un assureur. Il est parfaitement possible, toutefois, de transférer son PEA d’un établissement à un autre, sans la moindre incidence fiscale, à condition de respecter les règles du jeu.

Un tournant a été pris avec la Loi Pacte en 2019. Désormais, passé le cap des cinq ans, retraits partiels et nouveaux versements restent possibles : l’investisseur gagne ainsi en liberté, sans risquer la clôture de son plan. Dans le cas d’un décès, le PEA s’arrête sur-le-champ : l’impôt sur le revenu ne s’applique pas sur les plus-values accumulées, mais les prélèvements sociaux restent exigés. Les titres intégrés au PEA entrent dans la succession : ils ne sont pas transférables vers le plan d’un héritier.

Certains font le choix du PEA Assurance, une alternative gérée par un assureur. Après huit ans, le capital peut être transformé en rente viagère exonérée d’impôt sur le revenu. Ce mécanisme pèse dans les décisions de gestion de patrimoine ou d’organisation de la retraite. Prudence cependant : investir sur des titres non autorisés, dépasser le plafond ou ignorer les conditions, et c’est la fermeture immédiate du plan, avec imposition des gains à la clé.

Retraits, plus-values et prélèvements sociaux : comment le PEA est-il imposé en pratique ?

Le PEA doit sa popularité à ce cadre fiscal, exigeant mais protecteur pour ceux qui savent attendre. Les retraits effectués avant cinq ans provoquent la clôture du plan : la fiscalité s’alourdit, avec application de la « flat tax » à 30 % (dont 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). Hors situations exceptionnelles telles que licenciement, invalidité ou départ anticipé à la retraite, aucune échappatoire.

Après cinq ans de patience, le régime change. Les plus-values et dividendes réinvestis sont alors exonérés d’impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux, actuellement de 17,2 %, restent exigibles lors des retraits, et ils sont prélevés automatiquement. Ce traitement vaut aussi bien pour le PEA classique que pour le PEA-PME.

En cas de décès, tout s’arrête : le compte est clos. Les produits générés jusque-là n’entrent pas dans le calcul de l’impôt sur le revenu, mais les prélèvements sociaux s’appliquent néanmoins. Les titres détenus rejoignent la succession, sans possibilité de transfert direct vers un autre PEA.

Les dividendes, aussi, obéissent à leur logique : tant qu’ils restent au sein du plan, ni impôt sur le revenu ni prélèvements sociaux ne les frappent. Après cinq ans, en cas de retrait, seuls les prélèvements sociaux sont dus. Pour certains titres non cotés, la fiscalité prévoit un abattement de 40 % sur l’impôt. Autre avantage : la valorisation du PEA est laissée hors du calcul de l’impôt sur la fortune immobilière, ce qui distingue le dispositif d’autres placements patrimoniaux.

Graphique boursier français avec pièces d euro et dossier PEA

Envisager 2025 : stratégies et conseils pour optimiser la fiscalité de votre PEA

L’année 2025 va pousser les détenteurs de PEA à reconsidérer leur façon de piloter leur épargne. Les ajustements prévus sur les prélèvements sociaux et les futures évolutions sur les conditions de retrait rendent la gestion du plan plus stratégique que jamais. La date d’ouverture du compte et le choix du moment pour retirer des fonds pèseront, demain, directement sur le rendement net dont chaque investisseur peut bénéficier.

Depuis la réforme intervenue en 2019, la gestion du PEA a gagné en souplesse. Plus besoin de mettre un terme au plan lorsqu’un retrait partiel intervient après cinq ans ; il demeure possible d’alimenter le compte ultérieurement. Pour profiter pleinement des dispositions fiscales du PEA, viser une détention minimale de cinq ans reste la voie la plus sûre. Ce cap franchi, le plan offre la perspective d’exonérer les plus-values de l’impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux restant à acquitter.

Pour ceux qui réfléchissent à une gestion de patrimoine globale, le PEA Assurance mérite d’être considéré. En choisissant ce support, on peut opter pour une conversion en rente viagère non imposable après huit ans. Un atout intéressant à l’heure de la préparation de la retraite ou pour organiser la transmission.

Côté succession, impossible de transférer un PEA au profit d’un héritier. En revanche, il est possible d’anticiper la transmission en procédant à une donation de titres logés dans le plan ; combiner judicieusement les atouts du PEA et ceux de l’assurance vie peut aussi renforcer sa stratégie patrimoniale. Ces dispositifs se complètent et offrent des cadres fiscaux à articuler selon le contexte de chacun.

Face à l’incertitude fiscale et aux débats en cours sur la taxation de l’épargne, tout investisseur attentif a intérêt à faire régulièrement le point sur ses placements. Ajuster sa stratégie, anticiper les éventuels virages réglementaires : c’est ainsi qu’on reste aux commandes, prêt à adapter sa navigation le jour où les règles, une fois encore, changeront la donne.

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